jeudi 9 juin 2016


Secondu scrontru caffè numericu, Rumanu Giorgi, Pesciu Anguilla è u "rumanzu bastiese" 

 Écrit en langue corse, ici le bastiais (parlatu di a Marana), le roman de Sebastianu Dalzeto (de son vrai nom Sébastien Nicolaï) s'inscrit dans le Bastia des années 1880 que son auteur s'emploie à « ressusciter » à travers le récit de son narrateur et les péripéties quotidiennes de son héros, Pépé l’Anguille [Pesciu Anguilla ou Pesciu Angui dans le texte original]. Roman de formation (rumanzu d'amparera), Pépé l'Anguille raconte, en huit chapitres, l'ascension sociale d'un gamin issu de la misère solaire de cette « ville étrange », « belle créature » couverte de « plaies lépreuses » qu'est le Bastia de cette époque.

 « Bastia était toujours la même ville. Plus que jamais, les débits de vin faisaient recette ; les ouvriers y laissaient leur paie de la semaine. Même dans sa crasse, Bastia restait inchangée. Si, pourtant : la place Saint-Nicolas s'était élargie et le petit fleuve du Fango avait disparu. Pleurez, lavandières, vous n'irez plus y laver votre linge ! »

 Car dans le théâtre miniature de cette ville qui est « comme un village », c'est bien le théâtre du monde qui se joue là. Et l'on se surprend à s'émouvoir du sort de chacun des personnages. Et presque à regretter cette époque haute en couleur, désormais irréversiblement disparue.

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